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Blog d'un alcoologue

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9 décembre 2004

Comment profiter de l'alcool-plaisir sans passer à l'alcool-problèmes...

Du verre-détente aux verres-déchante

Chapitre 2. Comment profiter de l'alcool-plaisir sans passer à l'alcool-problèmes...

Une consommation d'alcool limitée à un ou deux verres par jour ( jusqu'à trois maximum pour un homme ) procure une marge de sécurité qui permet de dire que le risque de dépendance est faible, même que le risque de développer des maladies du couers et des vaisseaux est moindre !....Sauf dans les situations suivantes où il vaut mieux suspendre sa consommation d'alcool : * La grossesse ( sinon beaucoup de problèmes pour le foetus ). * Une maladie ou la prise de médicaments. * La conduite automobile ou d'engins. * Un âge inférirur à 16 ans. Si, en plus, le consommateur respecte un à deux d'abstinence totale, les risques sont encore moindres !

D'autres situations de risque existent quelle que soient la quantité et la fréquence de consommation :    * Consommer de l'alcool avec d'autres substances qui modifient le fonctionnement cérébral et / ou portent atteinte à l'organisme ( Par exemple Tabac: risque de cancer accru. ). * Consommer de l'alcool pour être mieux dans sa peau, pour être moins timide, pour avoir "le courage" de faire certaines choses que l'on ne se sent pas capable de faire. Bref, utiliser l'alcool comme moyen exclusif pour être mieux ou souffrir moins. *Consommer le plus souvent en solitaire. * Augmenter progressivement sa consommation d'alcool en croyant que c'est un bon signe ( "Chouette ! Je tiens l'alcool ! ) : Il est scientifiquement établi que boire 2 à 3 verres d'alcool sans ressentir d'effets est le signe d'un début de dépendance à l'alcool !

Et si une personne ne consomme que une à deux fois par semaine ?  Dans ce cas, les enquêtes scientifiques vérifiées indiquent que la limite de 4 verres en une soirée est la limite qu'il vaumieux ne pas dépasser si l'on souhaite éviter des problèmes pour plus tard.

Astuces pour ne pas trop boire, et éviter les déboires :

- Commencer la soirée en buvant un verre d'eau.

- Boire en mangeant et en discutant avec les personnes présentes.

- En cas de soif, boire de l'eau !

- Se limiter à un verre par heure, consommé à petites gorgées.

- Ne pas boire en cas de fatigue, de stress, de déprime, de colère, de conflit,...

- Eviter de boire en solitaire ou en cachette.

Et si l'ivresse est recherchée, et que le consommateur ne cherche pas à l'éviter ?

Chacun est plus ou moins libre de vivre les expériences qu'il se choisit...ou croit librement choisir. L'ivresse peut être vécue de différentes manières: * L'ivresse festive qui ne débouche pas sur le coma, les bagarres, les troubles du comportement et les crimes, est un phénomène assez fréquent. Sa répétition doit constituer un signal d'alarme.  * L'ivresse systématique est le témoin d'un "problème" que le consommateur concerné a intérêt à cerner avant que des complications sérieuses ne surviennent. *L'ivresse expérimentale ( "pour savoir ce que c'est" ) explique le premier épisode dans la majorité des cas. Il y a eu des cas de décès dès la première ivresse par accident ( de la circulation, chute, bagarre ), ou coma éthylique. Si l'ivresse devient un mode de vie pour faire la fête: il y a problème ! ( en discuter avec un médecin ).

C'est possible que vous ne vous retrouviez dans aucun de ces cas de figure. Parlons-en si vous le souhaitez.

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7 décembre 2004

Du verre-détente aux verres-déchante Chapitre 1.

Du verre-détente aux verres-déchante

Chapitre 1. Un test à la portée de tous...

Boire un verre, de pastis ou de bière ou de whisky ou de vin..., en fin de journée, en rejoignant les copains chez eux ou dans un bar, pour se détendre, pour se faire plaisir, pour marquer la fin de la journée, pour faire "comme tout le monde", quoi de plus banal. Et pourtant, chez certains de ces consommateurs le lien de dépendance vis-à-vis de l'alcool a déjà commencé à se nouer ! Mais on est encore loin des situations franchement pathologiques.

Le plus intéressant c'est de faire sa propre expérience. Par exemple: prendre la décision de suspendre sa consommation d'alcool afin d'être au clair par rapport à l'importance que cette consommation occupe dans son équilibre psychique et physique. Si le fait de ne pas consommer n'entraine aucun signe de manque, c'est rassurant: la personne garde encore un contrôle sur ses choix de consommer de l'alcool ou non.

Quels sont ces signes de manque ?

Des signes peuvent apparaître de manière rapide ou différée : * de l'irritabilité, * de l'anxiété, * sensation d'être mal dans sa peau, * difficulté à faire ce que l'on a été capable de faire en consommant de l'alcool ( travailler, parler en public, sortir rencontrer des gens ou faire ses courses.., etc...), * difficulté à s'endormir.

D'autres signes plus inquiétants peuvent apparaître, nécessitant d'aller consulter son médecin au plus tôt: tremblements des mains, moiteur des mains, sueurs profuses, sensation de vomissements imminents, diarhhée, douleurs au ventre...

Dans des situations extrêmes, la personne qui vient d'arrêter sa consommation d'alcool depuis quelques heures peut avoir des convulsions ( crise d'épilepsie ), avoir des troubles du comportement avec des hallucinations ( crise de délirium tremens )...

Je fais le choix de revenir aux signes cités en début de cette rubrique, car il concernent beaucoup plus de consommateurs et de consommatrices que les autres signes, et parce qu'ils sont souvent négligés par les personnes qui les ressentent ! Om met l'irritabilté, l'anxiété, les difficultés du sommeil et les coups de spleen sur le compte de l'ambiance à la maison ou au travail, ou bien sur le rythme de vie ou tout autre alibi qui nous ramène dans le giron de la confiance !

Ce qui est utile de savoir, c'est que les personnes qui présentent les signes beaucoup plus inquiétants cités par la suite ( tremblements, sueurs, nausées, vomissements, diarrhée, crise d'épilepsie, délirium...) ne ressentaient dans les années précédentes que les signes mineurs sans savoir les relier à leur consommation d'alcool ! S'ils avaient su établir ce lien, cela leur aurait permis, peut être, de diminuer leur consommation d'alcool en volume et en fréquence, et éviter ainsi le développement d'une dépendance importante à l'alcool. D'où l'intérêt du test d'arrêt de consommer de l'alcool pendant une semaine ou davantage afin de savoir réellement ou le consommateur en est avec l'alcool !

Qu'en pensez-vous ?

 

7 décembre 2004

Et la prévention ? Voilà une question qui mérite

Et la prévention ?

Voilà une question qui mérite beaucoup d'attention. Lorsqu'on parle de prévention cela signifie, en autres, que:

- 1. Il s'agit d'une situation posant problème avec une ampleur importante ( l'alcoolisme ).

- 2. On peut éviter que l'événement identifié ne survienne moyennant des moyens appropriés ( la prévention ).

- 3. Nous disposons de ces moyens et nous savons les mettre en oeuvre.

La prévention de l'alcoolisme telle qu'elle est pratiquée actuellement en France ne répond que très partiellement au dernier critère. L'accompagnement des malades d'alcool absorbe la majorité des énergies déployées ( et qui restent en decà des besoins ), reléguant les efforts de prévention au second plan.

Les messages de prévention comportent souvent un aspect " recommandations" interférant avec le libre choix de chacun, ce qui, à mon sens, en diminue l'impact et la portée. Mais, surtout, on n'insiste pas assez sur le glissement progressif et imperceptible de la consommation anodine vers la consommation à problème, phénomène qui guette tout consommateur quel qu'il soit !

6 décembre 2004

Posez la question autour de vous : " Qu'est-ce

Posez la question autour de vous : " Qu'est-ce qu' un alcoolique ?". Il est fort probable d'obtenir autant de descriptions et de définitions que de réponses. Souvent le tableau est extrême et la présentation dramatique.

Depuis peu le terme d'alcoolodépendance est davantage utilisé pour indiquer ce rapport particulier à l'alcool caractérisé par son aspect impératif, le rétrécissement des pôles d'intérêt au profit de la consommation, le besoin de boire pour moins souffrir, la nécessité de s'alcooliser pour se sentir "mieux dans sa peau", la difficulté à réduire sa consommation ou à  la contrôler,...

Beaucoup de personnes croient que cette dépendance à l'alcool s'installe le plus souvent du fait d'événements traumatisants ou d'expériences de vie pénibles avec leurs cortèges de stress et de déprime. La majotité des amateurs d'alcool pensent que les problèmes ne peuvent concerner qu'une catégorie de consommateurs : S'il est vrai que certains facteurs favorisent la dépendance à l'alcool, tout consommateur peut rencontrer des problèmes immédiats ou retardés directement liés à son rapport à l'alcool, dont la dépendance !

Avant d'atteindre le stade de l'alcoolodépendance, le consommateur concerné a débuté son expérience de la manière la plus anodine, le plus souvent : un verre à table pour accompagner le repas, un verre de whisky pour marquer la fin d'une journée de travail, une bière au bistrot avec les copains. Dans d'autres cas, plus rares, l'entrée dans le monde de la consommation est plus fracassante : d'emblée l'ivresse ; utilisation d'autres substances psycho-actives ; recherche de défonce,...

Comment passe-t-on de la consommation hédonique sans problème , à une consommation génératrice de souffrance pour soi et autour de soi ?

C'est ce que je propose de relater à la lumière de l'enseignement que j'extrais de l'expérience de ceux et celles qui demandent un accompagnement de ma part , en tant que médecin alcoologue. Pourriez-vous y contribuer ? Merci.

 

 

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  • La dépendance est constitutive de la condition humaine. Lorsqu'elle est subie et, qu'en plus, elle génère plus de dégats qu'elle ne procure d'avantages, la situation devient franchement pathologique. La dépendance à l'alcool illustre bien ce genre de situa
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